IFB 2017 : À qui l'heure des adieux ?

Publiée par Benoit Castela le vendredi 20 octobre 2017 à 12:00
Marc Z.
Crédit photo : Badmania.fr

L’arrivée d’une nouvelle génération rime également avec la fin d’une ère au sommet du badminton mondial. Depuis maintenant près de deux saisons, nombreuses sont les anciennes gloires à quitter le devant de la scène, progressivement souvent, brutalement parfois. À L’heure où cette tendance bat son plein, le temps est venu de faire un point sur ces acteurs majeurs de la BWF qui pourraient bien fouler pour la dernière fois les courts de Coubertin lors des Yonex IFB 2017.

Ces stars qui jouent (probablement) une dernière fois à Paris

• Marc Zwiebler (Allemagne)
Probabilité : 10/10

La patte gauche de l’Allemand ne ravira pas une dernière fois la salle de Coubertin la semaine prochaine en guise d’au revoir. Celui qui prendra sa retraite internationale à la fin de la saison aura marqué la décennie 2010 par ses coups d’éclat exceptionnels comme par son inconstance. En atteste sa demi-finale au All England 2011 avec sa victoire sur Chen Jin (champion du monde sortant) ou encore son titre de champion d’Europe en 2011.

Il l’avait annoncé durant le mois de Mars : il ne rejouerait pas une dernière fois les Super Series européens d'Automne (Danemark et France). Son dernier match en terre parisienne ? Une défaite au terme d’un combat d’une heure face à Jan O Jorgensen au premier tour de l’édition 2016.

C’est pourtant à Paris que tout avait débuté, avec son premier titre en carrière lorsque le tournoi ne faisait partie que du circuit EBU. C’était en 2003, il avait 19 ans, et Marc Zwiebler s’offrait son premier sacre face à Joachim Fischer Nielsen (!) - qui aura droit à sa mention plus bas - avant de faire la carrière qu’on lui connaît.


• Lilyana Natsir (Indonésie)
Probabilité : 7,5/10

Championne du monde et olympique en titre, Lilyana Natsir enchante depuis plus de 10 ans les amateurs de mixte par sa technique et sa capacité à prendre le jeu à sa compte. Que ce soit dans un premier temps aux côtés de Nova Widianto dans ses jeunes années ou aujourd’hui aux côtés de Tontowi Ahmad, le talent a toujours été là, le style si particulier (ses partenaires étant parfois obligés de prendre le filet) aussi.

Alors qu’il se murmure qu'elle pourrait prendre du recul avec le badminton après les Jeux asiatiques 2018 à domicile, à Jakarta ou tout au moins se séparer d'Ahmad. Une possible association avec un jeune joueur talentueux de la PBSI ou seulement une présence sur le circuit national ? Toutes les questions la concernant demeuirent mais rien ne dit que l’Indonésienne aux quatre titres mondiaux reviendra aux IFB après l’édition 2017.

Lee Hyun-Il
Crédit photo : Badmania.fr

Dans l’ombre pour toujours ?

• Lee Hyun-II (Corée du Sud)
Probabilité : 7/10

A 37 ans, le finaliste de l’édition 2016 est un vétéran du circuit. Loin d'être le joueur le plus charismatique, sa côte d'amour semble pourtant grossir à mesure que son incroyable longévité s'étire. À son actif, un titre Super Series face au roi Lin Dan chez lui en Corée en 2008, lors d'un match houleux. Depuis ? Deux finales en Super Series (Malaisie en 2008 et Paris en 2016) mais surtout deux petites finales olympiques perdues, un crève-coeur pour l'athlétique ambassadeur du pays du matin calme.

Une carrière exemplaire de longévité pour le Sud-Coréen qui tentera de briller comme l’année dernière à Paris, où il avait atteint la finale en éliminant notamment Axelsen et Chou Tien Chen. il affrontera Prannoy au premier tour, contre qui il n’a jamais perdu).


• Yip Pui Yin (Hong-Kong)
Probabilité : 6/10

Côté simple dames, Yip Pui Yin vient d’atteindre la trentaine et la joueuse de Hong-Kong, sur le circuit depuis plus de 10 ans n’a plus atteint les demi-finales d’un Super Series depuis près de 4 ans. Loin d’être la joueuse la plus “flashy” du circuit, ses dernières sorties ne laissent présager aucune éclaircie à l’horizon.

Evidemment, 30 ans n’est pas un âge de retraite classique (quoique les spécialistes du simple dames ne font pas souvent de longues carrière en Asie). Mais son niveau de jeu sans progression apparente depuis des années ne laisse pas beaucoup d’espoir pour cette joueuse du top 30 mondial connue pour ses Jump smashes spectaculaires. Ses belles années, de 2010 à 2013 semblent maintenant loin derrière elle. Un motif d’espoir ? Hormis Cheung Ngan Yi, Hong-Kong n’a personne pour prendre la relève ce qui pourrait laisser encore le temps à Yip Pui Yin de disputer quelques saisons de Super Series.

Lee CW
Crédit photo : Yonex international

Les légendes ne sont pas immortelles

• Lee Chong Wei (Malaisie)
Probabilité : 3/10

Sa nouvelle défaite en finale des Jeux Olympiques 2016 et son échec des Championnats du monde 2017 vont-ils le pousser à continuer ? C’est une vraie réflexion à laquelle seuls le physique et l’envie de LCW peuvent répondre. De son côté, rien n’est exclu en tout cas. Mais le revoir à Paris est loin d’être une certitude surtout que l’année 2018 aura deux compétitions majeures avec les Championnats du monde (en Chine) et les Jeux Asiatiques (en Indonésie).

Probablement une des dernières chances pour le Datuk d’accrocher un premier grand titre à son palmarès. Le Malaisien, déjà vainqueur à trois reprises dans la capitale (2007, 2011, 2015) a rarement fait l’impasse sur ce tournoi qu’il aime beaucoup. Si les chances de le voir au-delà de 2020 sont presque inexistantes, le revoir aux IFB après l’édition 2017 est totalement envisageable pour celui qui fêtera ses 35 printemps lundi prochain.


• Lin Dan (Chine)
Probabilité : 5,5/10

Titré une seule fois dans l’Hexagone (2009), Super Dan n’a pas toujours été fidèle au Super Series français. Il faut le dire, l’équipe nationale chinoise a parfois préféré ne pas aligner ses têtes d’affiche à Paris. Si les chances de le revoir sont plus maigres que celles de son plus grand rival Lee Chong Wei, c’est en partie pour cette raison. Comme pour tous les joueurs asiatiques, la saison prochaine risque d’être longue et rien ne dit que les stars se rendront à Paris.

Tout comme le tigre du Penang, il a émis l’hypothèse de pousser encore quelques années. Mais malgré son statut de roi en Chine, les jeunes à l’image de Shi Yuqi pousse derrière lui. A l’inverse de LCW, ce facteur pourrait jouer en sa défaveur. Reste à espérer que son probable forfait ne signifie pas une sortie par la petite porte de Coubertin pour le quintuple champion du monde !


• Boe/Mogensen (Danemark)
Probabilité 2/10

La fin rêvée ? Un doublé Super Series du Danemark couplé au Super Series français. Si cette fin laisse rêveur, elle n’est à priori pas vraiment d’actualité. Carsten Mogensen et Mathias Boe ont toujours réussi à Paris (trois titres en 2010, 2014 et 2016). Revenus plus fort que jamais après la rupture d’anévrisme de Mogensen qui n’est désormais plus qu’un lointain souvenir, les fantasques danois ont remporté 4 titres depuis leur retour (Super Series de France, de Singapour et de Corée, sans oublier le titre de champions d’Europe).

À respectivement 37 et 34 ans, la retraite se rapproche à grand pas. Et pourtant, ils ne l’entendent pas de la même oreille : toujours aussi frais, les espoirs d’accrocher un sacre mondial l’année prochaine sont plus que jamais crédibles. Les Scandinaves ne joueront donc pas cette année leurs derniers IFB, à moins d’un événement exceptionnel d’ici là.

HKVittinghus
Crédit photo : Badmania.fr

Ils s’en rapprochent

• Hans-Kristian Vittinghus (Danemark)
Probabilité : 2/10

Oui, le viking Danois n’a que 31 ans. Mais l’arrivée d’Antonsen depuis quelques mois a repoussé Vittinghus au statut de numéro 4 en simple hommes. Lui qui a remporté son premier Super Series l’an passé en Australie risque de subir les conséquences de ce nouveau statut, et ce dès les Championnats du monde 2018 à Nankin. Loin d’être dans l’idée de stopper ses coups magiques des terrains, il devra se contenter de miettes laissées par Jan O Jorgensen, Viktor Axelsen et Anders Antonsen (rien que ça !).

Sa présence sur le circuit Super Series ne sera pas un souci étant donné qu’il n’y a pas de places limitées par nation, au contraire des rendez-vous majeurs (Championnats d’Europe, du monde et Jeux Olympiques). Pas d’inquiétude, Coubertin pourra profiter de ses coups de génie (son tweenner face à LCW reste un modèle du genre) encore quelques temps.


• Kamilla Rytter-Juhl (Danemark)
Probabilité 1/10

Si sa partenaire ne fait pas partie des débats, c’est que sa récente association à Christiansen en double mixte signifie que Badminton Denmark compte sur elle pour continuer au moins jusqu’aux Jeux olympiques de Tokyo en 2020. En dépit de ses 33 ans (34 en novembre), Rytter-Juhl compte 7 titres de championne d’Europe, ainsi qu'une couronne mondiale (2009 avec Thomas Laybourn). Son unique titre parisien date de 2011, mais elles disposeront d’une vraie chance d’en obtenir un second cette année. Il semble prématuré de parler d’une fin de carrière pour Kamilla Rytter-Juhl. Mais le moindre pépin physique pourrait rapidement changer la donne !


• Mention spéciale : Joachim Fischer Nielsen (Danemark)
Probabilité 7,5/10

Ne plus voir le sympathique Joachim Fischer Nielsen à Paris serait un crève-coeur. Tout simplement parce qu’il ne mérite pas de s’arrêter sur une blessure aussi terrible, parce qu’il mérite de vrais adieux. Son seul French Open à son palmarès, acquis face aux duos infernal chinois Xu/Ma et Zhang/Zhao avait marqué Coubertin. Alors qu’il vient d’être séparé de sa partenaire de toujours Christinna Pedersen, Fischer Nielsen veut tenter un comeback (que n’exclut pas Badminton Denmark).

Mais évidemment son âge ne joue pas en sa faveur auprès de la fédération danoise, qui fait du mixte sa priorité pour Tokyo 2020. D’abord, il faudra se remettre de sa blessure, et ensuite un retour sera envisageable. Mais avec quelle partenaire ? Uniquement sur du mixte ? Des interrogations subsistent, et si rien ne garantit son retour, on a quand même envie d’y croire.



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