INTERNATIONAL : Le bilan de la saison Super Series 2016

Publiée par Terence Mahé le dimanche 1 janvier 2017 à 17:00
Mathias B.
Crédit photo : Yonex International

Les Super Series Finals à Dubaï achevés, l'heure de dresser l'inévitable bilan sur le circuit élite de la BWF est venu. Année olympique oblige, les enjeux étaient de taille pour les différents cadors. Focus sur les principaux enseignements de la saison Super Series 2016, pour une année pleine de rebondissements lors de ces 13 grands tournois.

Ils ont fait honneur à leur réputation

Malgré les surprises qui ont émaillé l'année, les grands noms ont plutôt fait respecter leur statut cette année.

Un peu moins d’un an après sa victoire au Japon, Lin Dan s’offrait le prestigieux All England en Mars, le point d'orgue de saison. La légende Chinoise a prouvé que, malgré ses 33 ans, il est encore capable de briller au plus haut niveau ... lorsqu'il en a l'envie.

Son rival de toujours, Lee Chong Wei a lui remporté son habituel lot de trophées, avec trois Super Series de plus au compteur. Le premier chez lui, en Malaisie (son 10ème en carrière !), un autre en Indonésie, et enfin un dernier au Japon qu’il a pris l’habitude de gagner (6ème victoire). À 34 ans il totalise 44 victoires, éparpillées sur l’ensemble du circuit, un record, et une belle consolation de sa troisième médaille d’argent aux JO cette année, et de son échec du All England (défaite au 1er tour).

Plus surprenant : l'incapacité de Chen Long à remporter le moindre titre. Le nouveau champion olympique n'aura brillé qu'à Rio, après notamment un printemps très compliqué (défaites contre Lee Chong Wei, élimination précoce en Australie).

Chez les dames, énorme performance de la pépite thaïlandaise Ratchanok Intanon, qui s’offre trois titres en trois semaines avec l’Inde, la Malaisie et Singapour. Une performance physique énorme pour la joueuse, presque survenue trop tôt dans la saison au vu de la suite de cette dernière.

Elle aura passé un cap en 2016 : la Taïwanaise Tai Tzu Ying s’offre elle aussi trois titres : le premier en Indonésie (Juin), avant de baisser en qualité de jeu jusqu’à l'automne. Moment choisi pour elle de s’offrir l’Open d’Hong-Kong et les Super Series Finals. La japonaise Nozomi Okuhara s’offre le All England sur un excellent parcours, mais aura peiné à confirmer. Elle fait partie des grandes favorites du circuit même si elle est blessée depuis Rio. Enfin Akane Yamaguchi, s’offre sur deux semaines, le titre en Corée et celui du Danemark, un Super Series Premier. Elle complète son compteur arrêté depuis 2013. Saina Newhal, malgré une saison parsemée d’embûches gagne le titre à Sydney.

Résultats hétérogènes en double hommes. Les Coréens retraités Lee/Yoo s’offrent les titres Indonésiens et Coréens (un beau cadeau d’adieu pour leur public). Leurs compatriotes Kim/Kim (eux aussi aujourd’hui à la retraite) remportent le Super Series Premier de Malaisie. Les Chinois Fu/Zhang (médaillés d'or à Rio) gagnent seulement à Singapour. Les Danois Boe/Mogensen s’offrent eux le sacre à Coubertin. Une victoire du comeback pour Carsten Mogensen, victime d'un AVC en Février.

Pour le double dames, les Japonaises Matsumoto/Takahashi s’offrent quatre titres : le All England, l’Inde, l’Indonésie et le Danemark. Fructueuse année pour les nouvelles championnes Olympiques. Les Danoises Pedersen/Rytter-Juhl s’octroient la coupe au Japon et à Hong-Kong. Enfin, dernier titre pour Tang/Yu en Malaisie avant une mise à la retraite, et pour la paire Jung/Shin à domicile.

En mixte, les indonésiens Ahmad/Natsir sont devants avec trois victoires à leur actif : La Malaisie, la Chine et Hong-Kong (plus une breloque dorée aux Jeux Olympiques), les Coréens Ko/Kim gagnent à Singapour et à domicile. Deux paires vétérans tirent leur épingle du jeu, la première : Xu/Ma, les Chinois s’offrent le trophée de Jakarta, la seconde : Fischer/Pedersen, qui gagnent au Danemark à Odense.

Surprises sur courts

Une année de préparation olympique implique un entrainement rude pour les athlètes, qu’ils soient sélectionnés ou non. Les états de formes de chacun étant variables, il y a parfois de grosses surprises qui se créent ... et de nouveaux vainqueurs apparaissent. Sony Dwi Kuncoro, 32 ans, hors du cadre de la PBSI et de tout encadrement, s’offre un titre à Singapour. Un exploit pour un athlète indépendant, ancien numéro 5 mondial tout de même. Le danois Hans-Kristian Vittinghus, doté d’un capital sympathie des plus élevé auprès du public, revient victorieux de Sydney. 2016 reste sa meilleure saison en carrière avec une demi-finale du All England, et une victoire en Thomas Cup.

Le Chinois de 24 ans Qiao Bin, pourtant bien loin de certains cracks de l’Empire du Milieu, s’offre une victoire à Séoul, son premier titre Super Series. Énorme surprise pour les Thaïlandais avec la victoire de Tanongsak Saensomboonsuk au Danemark, pourtant classé aux alentours de la vingtième place, il est le premier homme de son pays à remporter un Super Series Premier. Enfin, le Hong-Kongais Ng Ka Long Angus gagne à domicile, une première, toutes disciplines confondues pour cette province autonome.

L’expérimenté Markus Fernaldi Gideon accompagné du jeune Kevin Sanjaya Sukamuljo obtiennent le meilleur score de la saison en double hommes, accumulant l’open Inde, l’open d’Australie et celui de Chine. Trois victoires sur une seule année pour cette paire qui a explosé en 2016, elle qui n’avait gagné aucun titre depuis leur association ! Année de la consécration pour les Malaisiens Goh/Tan qui gagnent deux titres : celui de Chine et la finale des Super Series à Dubaï (et passent à côté de peu d’une médaille d’or aux Jeux Olympiques, élément déclencheur de leur prise de pouvoir).

Nation peu représentée à ce niveau de compétition, les Russes Ivanov/Sozonov réalisent l’exploit de gagner le All England. Un premier titre pour la paire qui a célébré l’exploit avec un Haka mémorable ! Les Japonais Kamura/Sonoda réussissent l’exploit de gagner un titre (Hong Kong Open), là où les récents retraités Endo/Hayakawa ont toujours échoué.

En mixte, la paire Jordan/Susanto obtient son premier titre Super Series avec le plus prestigieux de tous : le All England. Une belle performance de la paire qui ne parviendra pas à maintenir un tel niveau de jeu sur le reste de la saison.

C. Qingchen Z. Siwei
Crédit photo : Badmania.fr

Ces jeunes loups ont fait du bruit

Spécificité de cette année 2016 en Chine : des départs en retraites à foison (plus ou moins contraints) compensés par l’émergence des jeunes prodiges. Avec un niveau de jeu déjà prodigieux, qui entretient la dominance de l'Empire du Milieu sur la planète badminton. En premier lieu, le jeune Shi Yuqi, heureux vainqueur de l’édition 2016 des IFB, a su montrer l’étendu de son talent à seulement 20 ans. Encore plus jeune, He Bingjiao s’offre deux titres cette année : l’open du Japon et celui de Paris à seulement 19 ans.

Au même âge, le nouveau numéro 1 mondial de mixte Zheng Siwei gagne au Japon, en France et à Dubaï associée à la prodigieuse (et sans doute la plus talentueuse) Chen Qingchen. À 19 ans elle aussi, elle s’octroie le luxe d’obtenir 3 titres en double dames, notamment avec Jia Yifan avec qui elle sort victorieuse des étapes de Paris et Dubaï. Moins connue, la paire de mixte Lu/Huang a gagné en Inde et en Australie.

C’est Chen Qingchen qui a d’ailleurs obtenu la récompense de la joueuse la plus prometteuse de l’année 2016. Ses performances en double et en mixte confortent nettement le choix du jury. Elle cumule six victoires en Super Series, une première en double à un si jeune âge.

Viktor A.
Crédit photo : Yonex International

Ceux que l'on n'attendait plus

Dans tous ce lot de vainqueurs, il y a ceux que nous n’attendions plus (ou presque). Jugés dans le déclin ou victime de failles mentales lors des finales des grandes échéances, plusieurs ont réussi à prendre le pas sur ce handicap et sortir victorieux. Le premier, Viktor Axelsen, ne répond pas exactement à cette description au vu de son jeune âge (22 ans). Le Danois a néanmoins accumulé six finales avant de vaincre ses vieux démons et s’offrir son premier titre en Décembre lors des Super Series Finals à Dubaï. Nul doute que le gain de sa médaille de bronze à Rio ainsi que son premier titre européen l’ont aidé à franchir un cap, au coeur d'une saison riche en émotions.

Autre Danois que nous n’avions pas vu depuis 2014 sur la plus haute marche du podium, le viking Jan O Jorgensen. Une très bonne saison avec deux finales malgré une campagne olympique ratée (éliminé en huitièmes de finale). Il parvient à obtenir le titre à Fuzhou en Chine en éliminant le champion olympique Chen Long en finale. Il est désormais de nouveau à la deuxième place du classement mondial.

L’indienne Pursala Venkata Sindhu gagne son premier titre l’année de sa médaille d’argent aux Jeux Olympiques de Rio. Elle a brillé en Chine et prouvé l’étendu de son niveau de jeu. Enfin les Chinois Li/Liu s’offrent leur premier titre après plusieurs années de partenariat. Une belle évolution pour cette paire davantage habituée aux trophées en Grand prix et Grand Prix Gold, qui s'inscrit dans la logique de renouvellement de l'équipe nationale chinoise.

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  • FransV
    Le 10/01/2017 à 2h20 (0)
    Très sympa ce grand retour sur les Superseries !
    HKG, province autonome, cela se discute :D