CHAMPIONNATS D'EUROPE 2016 : Entre assurance et frustration

Publiée par Ivan Cappelli le mercredi 27 avril 2016 à 21:22
Delphine L.
Crédit photo : Badmania.fr

À l'heure du bilan des seconds tours des championnats d'Europe 2016, difficile de savoir sur quel pied danser côté français. Retiendra-on la solidité affichée par les leaders bleus comme Brice Leverdez ? La densité de la délégation tricolore en 1/8èmes de finale malgré l'opposition redoutable ? Ou à l'inverse la grande déception pour Delphine Lansac et Lucas Claerbout, héros malheureux du jour face à l'impavide délégation danoise ? La vérité se situe comme toujours à mi-chemin, mais les regrets demeurent à chaud plus que vivaces.

La ferveur du Vendéspace n'aura pas suffi

Il avait été plongé dans l'anonymat d'un court non diffusé en streaming, confronté au numéro 5 mondial Viktor Axelsen, promis à une punition tant l'écart de classement était grand. Mais fort de la confiance accumulée sur les 6 derniers mois, Lucas Claerbout a surpris toute la planète badminton en poussant le génial scandinave au bord du précipice.

Avec un pré-tour remporté en force hier face au Néérlandais Meijs, le Talençais s'était déjà habitué à la salle, et à sa ferveur si marquante depuis le début du tournoi. Un contexte qui offre le meilleur départ et de loin au numéro 4 français, qui glane jusqu'à 9 points d'avance (13-4). Mais perdre cette manche malgré 4 volants de set restera forcément comme le grand regret de la star malheureuse de la matinée.

Malgré ce scénario catastrophe, Claerbout a deux mérites : ne pas abdiquer, mais surtout arracher malgré tout la manche décisif sur sa sixième opportunité. Après un passage difficile dans le 3ème set, il ajoute un troisième fait d'arme à sa journée en remonter de 16-9 à 20-17, puis en sauvant les 3 premiers volants de match. Mais à deux points de l'exploit, le vice-champion de France laisse passer sa dernière chance, offrant la délivrance à un Danois au visage marqué par la douloureuse expérience vécue. En une phrase, le natif d'Odense résume bien le sentiment général : "Ce n'était pas du tout le scénario attendu ... mais une victoire est une victoire non ?"

Rien à faire, ces diables de Danois ne cèdent jamais un pouce de terrain sur leur continent. Et même parvenir à arracher le premier set ne suffit pas. Delphine Lansac l'a appris à ses dépends en s'inclinant face à Line Kjaersfeldt (26-28, 22-20, 21-8). Entre deux joueuses très tendues, le duel s'est joué aux nerfs. Au terme d'un premier set à rebondissements, l'Oullinoise bascule avec une manche d'avance. Un set à rallonge, payé dans la foulée par un passage à vide en milieu de set.

La numéro 1 française aura encore une occasion de faire chavirer le Vendéspace lorsqu'elle sauve ces 3 volants de set à 20-17, se positionnant à deux points du match. mais la raquette de Kjaersfeldt ne tremble plus, et le coup encaissé par la perte de la manche sonne le glas des espoirs tricolores. La Française s'effondre et abdique finalement après effleuré la victoire attendue comme fondatrice d'un grand parcours vendéen.

Baptiste et Ronan
Crédit photo : Badmania.fr

Retour gagnant pour Carême

Fort heureusement, la logique aura été globalement respectée dans les deux sens aujourd'hui, avec une délégation française encore très fournie à l'heure des huitièmes de finale. Symbole de ce bon comportement global : Brice Leverdez, expéditif face à Gunnarsson (21-7, 21-12) et qui aura a coeur de prendre sa revanche demain face à l'Israëlien Zilberman. Fin 2014, le Français avait perdu lors des qualifications des championnats d'Europe par équipes. Il faudra inverser la tendance pour espérer retrouver un Jorgensen serein aujourd'hui en quarts de finale !

Dans le sillage de son ami et aîné, Lucas Corvée a passé avec succès le test Valdimir Malkov (21-17, 21-16). Malgré des hauts et des bas, l'Isséen a bien géré son entrée en lice face à son homologue russe de l'ASPTT Strasbourg. Mais gare à Rajiv Ouseph demain ! C'est terminé en revanche pour Thomas Rouxel, qui s'est progressivement éteint face au Polonais Dziolko dans un match aussi indécis que prévu (12-21, 21-17, 21-18).

Côté doubles, on retiendra principalement une information : le retour du taulier Baptiste Carême, victorieux avec Ronan Labar de Briggs/Wolfenden (21-19, 21-19). À peine sûrs de pouvoir participer à la compétition il y a un mois, le duo semble se diriger tout droit vers les quarts de finale ! Plus tôt dans l'après-midi, Delrue/Palermo (21-11, 21-7 face à Voytsekh/Zharka, et opposées demain à Herttrich/Michels) avaient parfaitement initié le bon départ du double dames au Vendéspace. Fontaine/Tran (vainqueurs de Cherniavskaya/Zaitswa 21-10, 21-12, et opposées demain à Fruergaard/Thygesen) et Batomène/Lefel (21-8, 17-21, 21-15 face à Boyle/Darragh, et confrontées demain à Bolotova/Kosetskaya) les imiteront en soirée.

Seuls KersaudyMIttelheisser s'inclinent logiquement face aux Allemands Fuchs/Schoettler. Totalement dominés sur l'avant du court, les champions de France du double hommes quittent la compétition face aux têtes de série 7 (21-18, 21-12). Yaëlle Hoyaux s'incline elle aussi sans démériter face à Kristina Gavnholt (7 - 21-10, 21-11), après sa belle victoire d'hier face à l'Autrichienne Baldauf.

Carolina M.
Crédit photo : Badmania.fr

Marin et Ivanov/Sozonov, du retard à l'allumage

Côté favoris, la grosse interrogation du jour nous vient de Carolina Marin. On attendait l'Espagnole expéditive face à la modeste lituanienne Stapusaityte. Mais la reine ibère a connu les pires difficultés à se mettre dans le rythme, cédant le second set à la surprise générale avant de se ressaisir (21-14, 20-22, 21-9). Un problème contagieux ? Les vainqueurs du All England Ivanov/Sozonov (1) suivront quelques heures plus tard le même chemin avant de redresser la barre face à Jille/Tabeling (15-21, 21-17, 21-12).

Certes moins en vue qu'il y a 2 ans, la vice-championne en titre Ana Thea Madsen passe elle aussi en trois manches face à la Finlandaise Mikkela. VIttinghus, Ouseph, Zwiebler ne connaîtront pas cette peine avec une qualification aisée en huitièmes de finale. Attendu comme un clash, le duel entre Kirsty Gilmour et Nelsihan Yigit a lui tourné court en faveur de l'Écossaise (21-9, 21-11).

Vendée, terre de liesse ou de détresse aussi pour les derniers olympiens en attente d'un sésame pour Rio. En éliminant Raul Must pour sa première victoire en 9 confrontations, le Tchèque Petr Koukal, porte-drapeau à Londres, composte in-extremis son ticket pour le Brésil. Les Allemands Fuchs/Michels le suivent à la faveur des défaites prématurées de Mateusiak/Zieba et de Kazuno/Kurihara aux championnats d'Asie.

L'occasion aussi de laver son linge sale en famille, et de mettre un terme à certaines luttes en interne parmi les grandes nations européennes. Avec une faucheuse : Kati Tolmoff. L'Estonienne avait croqué hier la Russe Ksenia Polikarpova, offrant une occasion en or saisie aujourd'hui par Natalia Perminova de composter son billet pour l'Amérique du Sud. Elle a récidivé aujourd'hui en éliminant Olga Konon (5 - 16-21, 21-11, 21-17), qui ne pourra plus contester le leadership de Karin Schnaase côté allemand.

L'actualité des championnats d'Europe 2016 ICI

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  • Medor
    Le 28/04/2016 à 10h37 (0)
    Pour l'instant les français qui sont passés ont recontré des joueurs à leur portée, dommage pour Clairbout et Lansac, malheureusement l'histoire ne retient que la défaite même si et si.
    On va voir aujourd'hui, Brice a un joueur à sa portée ainsi que le DH Labar et Carème; pour les autres beaucoup plus compliqués on va espérer que plusieurs néanmoins se qualifient pour les quarts.
    Une surprise pour moi la défaite du mixte polonais(Matieusak et Zieba) face aux irlandais(MacGee).
  • FransV
    Le 29/04/2016 à 2h54 (0)
    Pour Delphine, il y a progression ...mais c'est encore trop juste !
    Surtout que Kjaersfeldt c'est la même génération.
    Face à ses filles, la victoire doit être plus souvent au rdv au risque d'être cantonnée au tournoi de 3e cat avec un WR autour du top 30 mais avec 20, 25 tournois quand les danois et asiat en ont 15 ...