INDIA OPEN 2016 : Intanon se montre, Momota opportuniste

Publiée par Ivan Cappelli le dimanche 3 avril 2016 à 16:43
Ratchano
Crédit photo : Yonex International

À défaut de combats indécis, les finales de l'India Open 2016 ont plutôt permis quelques démonstrations de forces pour des dénouements rapides à New Delhi. Mais la moyenne de durée de match inférieure à 45 minutes n'aura pas empêché les derniers grands talents encore en lice de se montrer à leur avantage, pour faire le plein de confiance en cette fin de course à la qualification olympique.

Retour en grâce pour Intanon ?

Pour Intanon Ratchanok, son titre mondial surprise en 2013 lui octroie d'office un certain statut. Un privilège qu'elle a longtemps porté comme un poids, attendue par ses adversaires comme ses supporters thaïlandais qui l'ont érigé au rang d'héroïne. À 21 ans, la géniale joueuse de Yasotorn a gagné en maturité, et semble de nouveau prête à reprendre sa marche en avant.

Sa victoire du jour face à Li Xuerui (21-17, 21-18) en est la parfaite illustration. C'était déjà face à la championne olympique en titre qu'Intanon avait été consacrée championne du monde, alors qu'elle peinait alors à battre la moindre joueuse chinoise. Une difficulté revenue depuis, mais qu'elle parvient enfin à gommer ces derniers mois avec une régularité croissante. Souvent blessée en 2015, Intanon a surtout affiché une excellente forme physique cette semaine en Inde. De quoi maître un corps sain au service de son talent naturel, probablement le plus concentré du circuit.

Déjà soumise à rude épreuve en quarts puis en demi-finale, Li Xuerui n'y a pas résisté. La plus complète des joueuses de la CBA, privée de cet avantage physique, a toujours couru après le score et le volant, piégée par les trajectoires très variées de sa cadette. 3ème titre Super Series seulement - le deuxième à New Delhi - pour Intanon Ratchanok, qui recolle au top 5 de la liste qualificative pour Rio.

Kento M.
Crédit photo : Yonex International

Momota connaissait la recette

Un rang au-dessus dans le compteur de titre Super Series se trouve désormais Kento Momota. En dominant assez facilement Viktor Axelsen (21-15, 21-18), le Japonais s'offre son 4ème titre Super Series en un peu plus d'un an, et en profite pour devenir virtuellement tête de série 3 des JO de Rio 2016.

Impossible de douter du talent précoce de Kento Momota. Mais voir l'ancien champion du monde junior quadrupler sa mise dans le circuit élite sans jamais avoir battu Lee Chong Wei, Lin Dan ou Chen Long a de quoi faire sourire. N'enlevons pas au nouveau numéro 1 nippon, parfait remplaçant d'un Kenichi Tago disparu de la circulation, le mérite d'avoir su profiter de circonstances favorables. Le fait par exemple de n'avoir joué aucune tête de série sur sa route vers la finale. Ou d'avoir vu Xue Song abandonner avec un set et 4 points d'avance en demi-finale.

En tout cas, Momota n'a eu besoin de personne pour priver une cinquième fois Axelsen d'une victoire en finale d'un Super Series. Avec avant ce match quatre victoires de rang sur le natif d'Odense, le Japonais a récité ses gammes. En éloignant Axelsen du filet, en exploitant sa vitesse face à la grande carcasse du scandinave, Momota n'a jamais vraiment été en danger. Le Danois ne pouvait dès lors s'en remettre qu'à des prises de risques avec des trajectoires croisées audacieuses, mais forcément porteuses d'un lot de fautes directes qui ne pardonnent pas.

Seules une certaine forme d'orgueil aura mené le Nippon a sortir de son plan de jeu en se précipitant, ou en rentrant dans une bataille au filet, avec à chaque fois un temps fort pour Axelsen à la clé. Mais sur l'ensemble du match, il y avait à nouveau aujourd'hui une classe d'écart entre les deux prétendants au trône mondial dans un avenir proche. Pour enchaîner en Malaisie, il faudra probablement à Momota vaincre sa propre bête noire Chen Long. Et enfin légitimer ce statut de favori ?

Les grandes puissances se partagent les doubles

Après avoir évincé leurs homologues coréens dans un samedi noir pour le pays du matin calme, les trois plus grandes puissances du badminton mondial sont parvenues à un compromis aujourd'hui à New Dehli. Dans un nouveau marathon typique du double dames, 57 minutes ont été nécessaires pour départager - en 2 manches ! - Matsutomo/Takahashi et Fukuman/Yonao, pour un succès des premières citées (21-17, 21-18).

La Chine sauve elle son bilan dans ce deuxième Super Series de la saison grâce à Lu/Huang. Les têtes de série 7 profitent à merveille d'un duo Widianto/Dili inhibé par l'enjeu et s'imposent 21-14, 21-16.

Dans l'autre match entre compatriotes aujourd'hui, les Indonésiens Fernaldi/Sukamuljo s'imposent sans forcer face à Pratama/Suwardi (21-17, 21-13).

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  • Luciole
    Le 03/04/2016 à 17h20 (0)
    C'est vrai que le cas Momota est assez étrange, à la fois une chance de cocu sur ses succès (à Dubai Axelsen sort miraculeusement Chen Long, un parcours clément en Inde, à Singapour et aux mondiaux) mais aussi très solide contre les joueurs du top 10 parce que depuis décembre seul THW a réussi à l'écarter alors que axelsen (3x) Jorgensen (1x) CTC (2x) Kidambi (2x) et Sugiarto (1x) ont tous échoué et en 2 sets à chaque fois (sauf Axelsen à Dubai en poule). On peut dire qu'il a creusé l'écart avec le top 10, à deux doigts peut être aussi de challenger Chen Long.