MONDIAUX 2015 : Enfin la bonne année pour Lee Yong Dae ?

Publiée par Ivan Cappelli le jeudi 6 août 2015 à 13:33

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Moins connu en Occident que Lee Chong Wei ou Lin Dan, Lee Yong Dae n’a que 26 ans mais jouit pourtant déjà d’un palmarès à faire pâlir les plus grands joueurs de badminton de tous les temps. Spécialiste du double, le beau gosse coréen n’a cependant plus remporté de titre majeur depuis son sacre surprise aux Jeux Olympiques de 2008 à Pékin. Pire, il collectionne les places d'honneur finale après finale, malgré un statut d'ultra-favori chaque année. Numéro 1 au classement BWF en double homme et double mixte avec 4 partenaires différents au cours de sa carrière, le génie du double coréen a toutefois encore des années devant lui pour ne pas rejoindre le cercle des éternels seconds. Voyage au coeur de la carrière singulière de la perle coréenne, et projection sur ses chances d’enfin inverser la tendance à Jakarta.

2004 - 2006 : premiers pas du prodige coréen sur la scène internationale

Tombé par hasard dans le badminton à l’âge de 8 ans, Lee Yong Dae vient de souffler ses 15 bougies quand il rejoint l’équipe nationale de Corée du Sud en 2003, en seulement 7 années d’entrainement. En 2004 déjà, le Coréen donne le ton en remportant le double hommes des championnats d'Asie juniors, d'ordinaire systématiquement dominé par l’Empire du Milieu. Mais face à l’oppression chinoise, le soldat coréen fait de la résistance et réitère sa performance en 2005 non seulement dans sa catégorie favorite, le double hommes, mais aussi en double mixte.

Les débuts sont néanmoins un peu plus difficiles sur le circuit seniors pour le natif de Hwasun : trop jeune peut-être, les quelques tournois internationaux auxquels il participe en simple et doubles entre 2003 et 2005 ne portent pas leurs fruits. Trop précoce et trop polyvalent, l’encadrement sportif ne sait pas vraiment quelle discipline correspond le mieux à son nouveau joyau, et quel partenaire sied au maximum à sa virtuosité.

2006, terminus de sa carrière chez les juniors. Pour fêter sa majorité, la merveille coréenne a le culot de s’offrir deux hat-tricks. D’abord en gagnant non plus 2 mais 3 médailles d’or aux championnats d'Asie juniors (double homme et double mixte dans la compétition individuelle, ainsi que la phase par équipes). Puis 4 mois plus tard en croquant les Championnats du monde juniors individuels et par équipes avec le même panache, sans jamais concéder un seul set pendant le tournoi. Bilan chez les jeunes depuis 2004 : 9 médailles d’or avec 4 équipiers différents. Le monde découvre Lee Yong Dae, un nouveau wonderboy qui prouve très tôt qu’il a déjà ce petit quelque chose en plus.

Des étincelles qui vont gagner en intensité la même année lorsqu’il décroche dans la cour des grands son premier Open (Thaïlande), la médaille de bronze du double masculin aux prestigieux Jeux d’Asie individuels et l'argent aux Jeux d’Asie par équipes. Un succès précoce qu’il doit en partie à l’expérience de son aîné, la force tranquille Jung Jae Sung, premier vrai partenaire de crime de Lee Yong Dae. Du haut de son petit mètre soixante huit, sa morphologie trapue et sa puissance brute va parfaitement accompagner la maestria du jeune Lee sur les tapis verts durant plus de 6 ans.

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2007 - 2008 : Lee Yong Dae décisif dans les grands rendez-vous

Face à la crème de la crème, le louveteau coréen a faim. Et écrit le prologue de sa légende en éliminant tour à tour des paires de renom pour s’adjuger en 2007, devant son public, le premier Open de Corée version Super Series en doubles hommes. Rien de plus symbolique que d’inaugurer à la maison sa future longue liste de titres du circuit de référence de la BWF ! S'en suivront plusieurs mois de calme, avec simplement l’Open de Suisse remportée avec la diva Lee Hyo Jung.

Mais méfiez-vous de l’eau qui dort. Pour sa première participation aux Championnats du monde seniors en 2007 (Kuala Lumpur), Lee Yong Dae - tête de série n°13 - frappe fort. Lui et son compère Jung Jae Sung profitent des contre-performances des principales têtes de série pour se glisser furtivement jusqu’en finale où ils sont stoppés par les trop expérimentés Kido Markis/Hendra Setiawan, futurs champions olympiques. En mixte, il perd au troisième tour mais qu’importe, l’adolescent n’a même pas 19 ans et endosse déjà le rôle de vice-champion du monde de double masculin pour sa première tentative. Il l'ignore alors, mais ce résultat reste près de 10 ans après son meilleur parcours dans l'une des compétitions mondiales de référence.

Encore une fois après un dénouement retentissant, Lee Yong Dae enchaine déception sur déception chez les hommes notamment en 2008, aussi bien en Super Series qu’en GP Gold. Son investissement en double mixte où la pépite coréenne finit en argent à l’Open de Malaisie, ainsi qu’en or à l’Open de Corée avec Lee Hyo Jung, explique certainement cette mauvaise passe. C’est le très respectable All England édition 2008 qui va redonner des couleurs au binôme coréen 100% testostérone grâce à une victoire finale très serrée sur leurs compatriotes Hwang/Lee (20-22, 21-19, 21-18).

Cette fois, pas question de se reposer sur leurs lauriers : les deux fines lames du pays au matin calme consolident leur emprise sur le double hommes en s’octroyant l’Open de Suisse et les très relevés Championnats d’Asie 2008. En équipe, la Corée du Sud finit deuxième de la Thomas Cup malgré la victoire de son couple masculin fétiche, seul point obtenu face à la Chine. Un bijou argenté de prestige qui fait du bien à la confiance ... et qui posent les bases de son exploit à Pékin.

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Jeux Olympiques 2008 à Pékin et le miracle doré

Cette ascension dans les 5 meilleures paires mondiales est stoppée nette aux Jeux Olympiques de Pékin lorsque les deux dangereux complices perdent brutalement au premier tour contre les expérimentés Danois Paaske/Rasmussen, et ce malgré un statut de tête de série n°3. Désenchantement total, et début d'une litanie de déconvenues en double hommes. Mais Lee Yong Dae brille toujours là où on ne l’attend pas, et garde une carte dans sa manche : le double mixte.

Aucune paire ne trouve la parade dans la capitale chinoise, ni les fantasques britanniques Robertson/Emms ni les solides Limpele/Marissa ni même les légendes indonésiennes Widianto/Natsir en finale. À la surprise générale, Lee Yong Dae et son éternelle muse Lee Hyo Jung font flotter le drapeau coréen au-dessus de tous les autres lors de la cérémonie de remise des prix. Celui qui avait essayé le badminton pour perdre du poids remporte 12 ans plus tard une médaille d’or olympique et devient, à même pas 20 ans, le plus jeune badiste de l’histoire à être couronné d’or dans un concours olympique. Un scénario digne des plus grands mangas !

Depuis son accomplissement olympique inattendue, Lee Yong Dae a acquis une notoriété extraordinaire sur et en dehors des courts. Dans une grande partie de l’Extrême-Orient, le charmeur coréen ne laisse pas la gente féminine indifférente, au gré de ses apparitions dans des émissions télévisées. Mieux encore, sa médaille d’or le dispense d’un service militaire de 2 ans, pourtant obligatoire en Corée du Sud et auquel il est très difficile d’échapper. Un service militaire qui aurait pu constituer un frein non-négligeable dans la jeune carrière de la superstar coréenne.

2009 - 2012 : une domination stérile

La période 2009 - 2012 est faste pour l’enfant chéri du pays au matin calme ... mais paradoxalement frustrante. Dans un paysage concurrentiel extrêmement relevé, l’aigle coréen fait son nid en raflant l’or à quasiment toutes les manifestations Super Series possibles, semaine après semaine. All England, China Masters, China Open, Denmark Open, French Open, Hong Kong Open, Indonesia Open, Korea Open, Malaysia Open et BWF Super Series Masters Finals : Lee Yong Dae est monté au moins une fois au sommet du podium de tous ces tournois d’élite, toujours accompagné de son meilleur associé Jung Jae Sung. Seuls l’India Open - avec une participation qui aboutit sur un WO - et le Singapore Open manquent à un palmarès pour le moins dodu. Quant au Swiss Open, le sud-coréen avait déjà ramené l’or dans sa besace en 2008 et monopolise encore une fois la première place en 2010, cette fois en mixte. Il remportera son premier Japan Open plus tard avec Yoo Yeon Song.

Mais son rêve à lui, c’est d’atteindre et de rester durablement n°1 mondial. Un statut indissociable de celui de champion du monde, qui devient une obsession. Les mondiaux de 2009 (Hyderabad) cristallisent à eux seuls les tribulations des couacs de Lee Yong Dae lors des très grands événements. Au cours d’un itinéraire semé d’embûches où le vice-champion du monde en titre force le destin, Lee Yong Dae joue sa deuxième finale mondiale d’affilée et compte bien s’accaparer l’or. Dans un affrontement qui restera dans les annales du badminton comme un match d’anthologie, les Coréens s’inclinent cruellement au bout du suspens face à ceux qui deviendront leurs bourreaux réguliers, Cai Yun et Fu Haifeng. 18-21, 21-16, 26-28 : le score lui-même fait froid dans le dos et a de quoi nourrir quelques regrets. Lee Yong Dae panse néanmoins ses plaies en remportant le bronze en mixte.

Pourtant surnommé la ville lumière, Paris ne va pas donner le coup de projecteur désiré par Lee Yong Dae et Jung Jae Sung pour rayonner aux Championnats du monde de 2010. Les comparses coréens échouent prématurément en quart de finale face aux artistes malaisiens Koo/Tan, qui avouons-le, étaient cette année-là affûtés comme jamais au Stade Pierre-de-Coubertin. Ces derniers finiront d’ailleurs sur la seconde marche du podium en poussant Cai/Fu dans leurs derniers retranchements. En 2011, leurs ennemis jurés Cai/Fu - encore eux - raccompagnent gentiment Lee et Jung à la sortie, aux portes de la finale. Une triste médaille bronze que les deux meilleurs athlètes de la Badminton Korea Association (BKA) ont probablement dû ranger au fond d’un tiroir, en compagnie des autres accessits.

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Jeux Olympiques 2012 de Londres, la fin de l’ère Jung Jae Sung

Les flamboyants Jeux Olympiques 2012 de Londres symbolisent l’aboutissement du partenariat étincelant entre le joyau Lee Yong Dae et son joaillier Jung Jae Sung. Par son charisme, le petit diamantaire Jung n’a cessé de polir le diamant de Hwasun durant 6 années de bons et loyaux services. Il s’agissait donc de faire les choses bien dans la capitale britannique, et auréoler comme il se doit cette tendre collaboration couronnée de succès depuis 2006.

Comme espéré, l’osmose entre les deux amis les mène sans difficultés jusqu’aux demi-finales. Mais contre toute attente, le jeu sournois des vikings Mathias Boe et Carsten Mogensen pose de nombreuses difficultés aux numéros 1 mondiaux, habitués à dominer ces Danois. L’escarmouche est d’une grande intensité et met en relief les différences entre l’école coréenne, caractérisée par un jeu limpide très explosif et défensif, et l’École danoise, plus patiente et stratégique, brouillant les pistes et profitant des longs échanges ainsi que des trous d’air laissés par la partie adverse pour casser le rythme. Verdict : 17-21, 21-18, 22-20. Sur le volant de match, Lee Yong Dae juge mal un volant en fond de court, et le laisse retomber à tort dans le terrain. Les Danois, en pleurs, deviennent la première paire européenne à atteindre une finale olympique dans l’Histoire du badminton.

La gorge serrée, Lee Yong Dae et Jung Jae Sung fuient les caméras et quittent furtivement le terrain. L’idée : se concentrer sur le match de demain afin de se consoler avec le métal de bronze. Idée qui va devenir réalité après avoir atomisé les fleurs bleues malaisiennes Koo/Tan (23-21, 21-10). De nature calme et impassible, Jung Jae Sung s’écroule sur le terrain et fond en larmes, puis une accolade en forme d'adieu avec Lee Yong Dae vient sceller leur fraternité éternelle et traduire un respect mutuel que les mots ne peuvent décrire.

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2013 : jeu des chaises musicales entre Ko Sung Hyun et Yoo Yeon Seong

La BKA aborde donc l’année 2013 avec un sérieux casse-tête : trouver le digne successeur de Jung Jae Sung pour co-piloter la fusée Lee Yong Dae, dont les escales prioritaires sont dorénavant Championnats du monde annuels, Jeux d’Asie 2014 et Jeux Olympiques 2016 de Rio. Énigme à priori facile lorsque l'on sait que le chouchou de la Fédération est le joueur le plus polyvalent de la délégation coréenne, même si c’est au filet qu’il préfère danser et embraser les courts. C’est Ko Sung Hyun qui est choisi pour relever le défi et représenter la Corée du Sud au plus haut niveau du double masculin. D’un an son aîné, le natif de Séoul a des arguments convaincants : rapide et très musclé, sa puissance destructrice cause des dégâts sanglants dans les tranchées adverses. Son titre de vice-champion du monde à Londres et sa médaille de bronze en mixte à Paris finissent de peser dans la balance.

Pourtant, dans un paysage en pleine mutation où de nombreuses paires d’élite se divisent et d’autres naissent, l’alchimie entre les deux purs produits coréens ne fonctionne pas. « Seulement » quatre médailles aux scintillements d’argent et deux breloques dorées en Super Series dont une symboliquement gagnée sur leur terre natale. Ce qui inquiète surtout ? Leurs contre-performances lors des grands rendez-vous. Le fameux All England d’abord où la paire germanique Kindervater/Schoettler, adepte du Top 20 mondial, crée la surprise dès le premier tour. Les Championnats du monde 2013 (Guangzhou) surtout, où la bombe coréenne ultra-favorité (1) est désamorcée de justesse par les démineurs taiwanais Lee/Tsai (13) dès les huitièmes de finale.

La conséquence est immédiate : en un an, Ko Sung Hyun est remplacé par son ancien associé Yoo Yeon Seong, jugé plus en phase avec Lee Yong Dae, deux ans plus jeune que lui. Détenteur de plusieurs titres Super Series en double hommes, le sympathique Yoo Yeon Seong est l’autre vice-champion du monde de Londres. Il présente un profil alléchant : très explosif et moins émotif, il est réputé pour être un bien meilleur serveur que Ko Sung Hyun. Aussi solide que Lee Yong Dae, sa défense est un véritable coffre-fort. Ses atouts offensifs ? Eux sont dépeints par les experts comme moins puissants, mais plus précis donc plus efficaces que ceux du Séoulite Ko Sung Hyun.

Ne participant pas au Japan Open pour mieux se préparer, Lee et Yoo inaugurent leur nouvelle alliance en évinçant toutes les meilleurs paires du circuit pour brandir la palme d’or du Denmark Open. S’ils ne rééditent pas leur performance la semaine suivante dans notre belle capitale hexagonale, ils réalisent le doublé en Chine et à Hong Kong. Bien qu’ils soient annihilés par leurs camarades d’entrainement Kim/Kim en demi des Masters Finals le troisième et dernier acolyte en date de Lee Yong Dae semble bien être la pièce manquante à ce dernier pour renouer avec la réussite.

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2014 : suspension internationale, suprématie et nouveau coup dur aux Championnats du monde

On pourrait croire que la carrière de Lee Yong Dae puise sa source dans un feuilleton hollywoodien aussi surréaliste que palpitant. L’entame 2014 sonne comme une farce pour le surdoué coréen : la Fédération internationale lui inflige une suspension d’un an pour ne pas s’être présenté à un test anti-dopage. Séisme sur la planète badminton certes, mais on ne plaisante pas avec la BWF. Faute de preuves, il est considéré officiellement que son manquement est le fruit d’une mésentente avec la BKA. La sanction est levée et Lee Yong Dae revient sur les terrains 5 mois plus tard pour la Thomas Cup 2014 où la Corée du Sud n’accède pas au dernier carré.

Cependant, Lee Yong Dae remet les pendules à l’heure pour son retour dans la course aux titres individuels en exécutant avec son frère d’armes Yoo Yeon Seong le coup du chapeau parfait. Japan Open, Indonesia Open et Australia Open… c’est bien 3 couronnes d’or estampillées Super Series en 3 semaines d’affilée que le Maître vient d’engranger, avec seulement deux petits sets concédés en 15 matchs. Le message est clair : le loup est de retour dans la bergerie, les dents longues et au top de sa forme. La route semble alors toute tracée pour leur prochaine grande échéance, les Championnats du monde 2014 de Copenhague.

Ces derniers ne sont qu’une promenade de santé pour la combinaison magique Lee/Yo (2) jusqu’à la finale. Là, ils y affrontent pour la première fois de leur carrière dans une compétition officielle leurs compatriotes Shin Baek Choel et Ko Sung Hyun (12). Sur le papier, c’est gagné : Lee Yong Dae va enfin pouvoir caresser une médaille d’or forgée de gloire. C’était sans compter sur l’abracadabrante prestation livrée par leurs sparring-partners, transcendés par l’enjeu et probablement imprégnés d’un certain désir de vengeance vis-à-vis de la Fédération Coréenne quant à leur sempiternel statut de « second choix ». L’intense bataille est un recueil de ce qui se fait de mieux dans l’art coréen du double : florilège de smashs dévastateurs, défenses éclairs, drives supersoniques… Chaque duo ne veut pas capituler, les échanges durent, s’accélèrent et les yeux du spectateur ne savent plus où regarder. L’issue de l’échauffourée est un véritable crève-coeur : Lee Yong Dae est une nouvelle fois débouté au bout de la finale (20-22, 23-21, 18-21).

Une nouvelle fois, pas de happy-end pour le désormais triple vice-champion du monde coréen, avec un scénario ayant tout d’un mauvais film d'action. Malédiction vous dites ? Si la saison 2014 se termine plutôt bien pour pour Lee Yong Dae après les Mondes grâce au gain de ses premiers Jeux d’Asie par équipe, du China Open, des Masters Finals et trois revanches contre Ko/Shin, l’armure du guerrier coréen montre parfois certaines brèches dans les moments chauds. En témoignent son curieux échec au deuxième tour du Hong Kong Open ainsi que sa seconde place au Denmark Open et aux Jeux d’Asie version solo. Et si le problème, c'était lui ?

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Championnats du monde 2015 de Jakarta, l’heure de l’intronisation pour le prince coréen ?

Terminus, tout le monde descend. L’année 2015 commence de la plus angoissante des manières pour Lee Yong Dae et Yoo Yeon Seong avec une rouste renversante infligée par les géants danois Conrad-Petersen/Pieler Kolding au premier tour du All England. Chute en quarts de finale à Singapour, demi-finaliste aussi bien à l’Indonesia Open qu’au Chine Taipei Open, dauphin au Malaysia Open, le tout ponctué par une Sudirman Cup abrégée par le Japon… Seuls les Championnats d’Asie et un Australia Open maitrisés de bout en bout éclairent d’une lueur d’espoir le coeur des fans de la starlette coréenne. Vous l’aurez compris, les n°1 mondiaux ont mal préparé les Championnats du monde de Jakarta et fouleront les tapis verts le réservoir de confiance à demi-plein.

À plus forte raison, la concurrence asiatique s’est consolidée ces derniers mois. La plus grande menace viendra du pays hôte et se nomme Ahsan/Setiawan (3). Le premier s’est habillé de la parure d’or aux Championnats du monde 2013 (Guangzhou) tandis que le second, véritable Némésis de Lee Yong Dae, aime jouer avec les nerfs de son cadet dans les grands jours. Bien que les Coréens (1) conservent 3 longueurs d’avance en 9 confrontations, nul doute que la ferveur d’un public passionnément acquis à la cause indonésienne fera office de troisième homme dans l’Istora Stadium. D’autant plus que les tauliers d’Asie du sud-est leur tiennent bien souvent la dragée haute lors des échéances importantes. Défaits sur leurs terres en finale des glorieux Jeux d’Asie 2014 individuels, Lee et Yoo auront donc à coeur de rendre la pareille aux chéris de Jakarta.

Autre danger et non des moindres, la ténébreuse joint-ventrue chinoise Fu/Zhang (5), seule paire à être devant Lee/Yo en termes de tête à tête (2 contre 1, dont les deux derniers). Souvent d’humeur bling bling, Fu Haifeng s’enorgueillit de 4 couronnes d’or mondiale, d’une toison olympique aux éclats d’or, d’innombrables titres Super Series et d’une dizaine de médaillons dorés par équipe en Thomas Cup, Sudirman Cup et aux Jeux d’Asie… bref, une véritable caverne d’Ali Baba à lui tout seul. Même amour de Zhang Nan pour le métal jaune, qui, n°1 mondial en double mixte, a déjà quasiment tout gagné avec sa compagne Zhao Yunlei. Concentré de puissance et de constance, le binôme phare de l’Empire du Milieu sera donc une haie très difficile à sauter avant de franchir la ligne d’arrivée.

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Le mot de la fin

Finalement, Lee Yong Dae aura déjà vécu plusieurs vies dans une carrière très riche, dont plusieurs chapitres restent à écrire. Que ce soit chez les juniors ou les seniors, en double mixte ou en double homme, avec Jung Jae Sung, Ko Sung Hyun ou Yoo Yeon Seong le leader actuel du double coréen sait s’adapter et montrer plusieurs visages. Champion olympique en mixte et triple vice-champion du monde chez les hommes, le bien-aimé coréen a battu des records de précocité sans totalement rentrer au panthéon des champions aux côtés de Park Joo Bong, faute de titre mondial. Mais quelque chose nous dit que cet avènement arrivera, peut-être pas à Jakarta, mais il arrivera. Car Lee Yong Dae est loin d’avoir épuisé le sablier du temps.

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  • kosiric
    Le 06/08/2015 à 14h01 (0)
    Tres bon article ;)

    Deux babioles :
    - Trop précoce et trop polyvalent, l’encadrement sportif ne sait encore pas vraiment encore quelle discipline correspond le mieux à son nouveau joyau => trop de "encore" tue le "encore" lol :)
    - Les Danois, qui, en pleurs, deviennent la première paire de double masculin à atteindre une finale olympique dans l’Histoire du badminton. => Je pense qu'il y a un defaut de tournure dans cette phrase...


    Bravo en tout cas pour le temps consacre a la creation de cet article ;)
  • kosiric
    Le 06/08/2015 à 14h04 (0)
    Continuez a nous faire des articles aussi interessant, ca me fait de la lecture entre mes RDV :)
  • chalupit
    Le 06/08/2015 à 14h24 (0)
    Je trouve que c'est une très bonne idée ces articles abordant l'historique d'un joueur.
    Très complet, très intéressant. Ca permet de se rendre compte du niveau quand on a des joueurs qui font des superséries à 19 ans.
    Ca fait rêver.
  • Ivan Cappelli
    Le 06/08/2015 à 14h28 (0)
    Merci de vos encouragements messieurs. Fabien va maintenant aller se reposer après deux marathons d'écriture sur Lee Chong Wei et Lee Yong Dae !

    kosiric : merci d'avoir relevé, c'est corrigé :)
  • badman999
    Le 06/08/2015 à 14h35 (0)
    bravo encore pour cet article :)
    le match LYD KSY contre YYS et SBC était d'une intensité incroyable et pas que visuellement, on en prenait plein les oreilles. Il y avait de superbes ralentis sur ce match.
  • XAVIER67
    Le 06/08/2015 à 14h46 (0)
    Deux beaux articles bien écrit.
    Pour ma part j'ai pris beaucoup de plaisir à les lire.

    Bravo
  • grimalo
    Le 06/08/2015 à 14h50 (0)
    Bel article chapeau bas :bj:
  • JulienF
    Le 06/08/2015 à 18h50 (0)
    Je rejoins encore une fois ces louanges. Merci pour ces articles vraiment remarquables! Un plaisir à lire!!!
  • shugaryl
    Le 07/08/2015 à 4h27 (0)
    Excellent article sur mon joueur préféré, merci !
  • fab(ad)
    Le 09/08/2015 à 1h01 (0)
    Tiens,un article sur autre chose que du Dh!!
    Grd fan de la Bka,et donc de Lyd
    Petite rectif la photo avec sa partenaire de Dmx,ce n'est pas Lee Hyo Jung mais sa nouvelle partenaire:Shin Seung Chan.
    Petite question matis:d'après vous pourquoi Lyd continue-t-il de jouer avec sa vieille Bs12 bleue alors que Victor a sorti de nombreuses nouvelles raquettes?
  • fab(ad)
    Le 09/08/2015 à 1h08 (0)
    Tiens,un article sur autre chose que du Dh!!
    Grd fan de la Bka,et donc de Lyd
    Petite rectif la photo avec sa partenaire de Dmx,ce n'est pas Lee Hyo Jung mais sa nouvelle partenaire:Shin Seung Chan.
    Petite question matis:d'après vous pourquoi Lyd continue-t-il de jouer avec sa vieille Bs12 bleue alors que Victor a sorti de nombreuses nouvelles raquettes?
  • fab(ad)
    Le 09/08/2015 à 1h08 (0)
    Je voulais dire Sh!!!